Vérisme

Problèmes doctrinaux du Protestantisme

Brochure publiée le 10/06/2025.

Table des matières

Avant-propos

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Les brochures véristes sont une série de documents visant à aider ceux qui veulent se joindre à notre combat par le partage d’informations. Nous encourageons ceux qui ne nous connaissent pas à se renseigner avant de les lire.

Pour résumer, nous considérons que l’écologie profonde est la problématique la plus urgente de notre temps et que sa cause est la vision du monde matérialiste qui est dominante à notre époque. Pour faire face à cette crise, nous appelons à la formation d’une élite qui fondera un réseau de villages susceptible de résister à l’effondrement à venir et de faire surgir une nouvelle civilisation de ses cendres. Celle-ci aura nécessairement pour socle une spiritualité authentique.

Ces brochures ont donc deux objectifs. Le premier est de résumer notre position sur un ensemble de sujets afin que nos membres et sympathisants puissent se faire une idée claire de notre projet de société. Sans projet commun, l’action commune n’est pas possible ; il faut donc se coordonner et s’organiser. Le second est de leur donner des outils pour contribuer efficacement à la réalisation de notre grand projet.

Bien que le public cible soit nos membres et sympathisants, le contenu de ces brochures n’est pas secret. Elles peuvent être lues par n’importe qui souhaitant se renseigner sur notre mouvement.

La reproduction et la copie de ces brochures est autorisée aux conditions suivantes : que le texte ne soit pas modifié, qu’il soit explicitement attribué au mouvement vériste, et que la distribution n’engendre aucun profit.

Introduction

Le protestantisme est une branche du Christianisme apparue peu après la fin du Moyen Âge, porté par des figures telles que Martin Luther, Jean Calvin et Ulrich Zwingli. Si l’on suit la parole évangélique qui commande de juger l’arbre à ses fruits, on ne peut que reconnaître que ceux du protestantisme sont mauvais :

On peut raisonnablement s’attendre à ce que l’arbre qui a donné de tels fruits soit lui-même mauvais. Nous allons donc explorer les fondements de la foi protestante pour en déterminer la raison.

Cependant, avant de nous lancer dans un tel projet, nous devons noter deux difficultés.

Tout d’abord, le grand nombre de dénominations protestantes empêche de faire de grandes généralités. Ce qui est vrai pour une dénomination est très souvent faux pour une autre. Nous devons donc faire appel à leur socle commun : les cinq solae. Même si certaines dénominations n’adhèrent pas aux cinq, elles en partagent toujours au moins certaines, à de très rares exceptions près.

Ensuite, il faut garder à l’esprit que les protestants ne sont pas le protestantisme et que la situation n’est plus la même que durant les guerres de religion. De nombreux protestants sont de bons chrétiens malgré leurs erreurs doctrinales, qui cherchent à appliquer et à promouvoir des valeurs objectivement plus saines que celles du système dominant. Dans de telles circonstances, souligner leurs erreurs pourrait s’avérer stratégiquement inopportun. Cependant, les droits de la vérité prévalent et nous imposent d’apporter quelques éclaircissements à ce sujet.

Chapitre 1 : Sola scriptura

Le premier pilier du protestantisme est la doctrine de l’Écriture seule (sola scriptura), qui fait de la Bible l’unique arbitre des interrogations chrétiennes ; aucune autorité ne doit donc être accordée à la tradition orale ni au clergé, chacun devant s’en remettre à sa lecture personnelle des Écritures.

Martin Luther disait ne pouvoir se soumettre aux décisions des papes ou des conciles que s’il en était convaincu par les Écritures, dont il disait qu’elles doivent s’interpréter par elles-mêmes, leurs passages s’expliquant entre eux. Jean Calvin enseignait que seule l’Écriture doit être suivie pour régler la foi et qu’aucune doctrine ne peut être reçue en dehors d’elle ; les débats religieux ne peuvent être tranchés que par elle, et non par les proclamations des papes et des conciles. Pour les protestants, ces proclamations doivent se baser sur les Écritures et aider à les faire connaître, mais pas fonder de nouveaux dogmes.

Le Christianisme traditionnel, quant à lui, considère la tradition orale comme une source fiable de laquelle des dogmes peuvent être déduits de manière valide. Cela signifie que, si dans les textes écrits par les disciples des apôtres qui sont parvenus jusqu’à nous, il est dit qu’ils ont rapporté ceci ou cela de l’enseignement de Jésus, alors il faut prendre ces témoignages au sérieux. Compte tenu du fait que la société de l’époque était très centrée sur l’oralité1, l’enseignement y ayant pour base principale non pas la circulation de textes écrits mais bien la discussion de vive voix, c’est là une méthode parfaitement raisonnable. En tout cas, elle l’est beaucoup plus que de refuser de prendre en considération tous les documents et témoignages qui nous sont parvenus sur ce que les apôtres enseignaient à leurs disciples.

Le Christianisme traditionnel considère également que c’est au clergé d’interpréter les Écritures, en accord avec Actes 8:30–31, II Pierre 1:20 et II Pierre 3:16.2 Les protestants sont bêtement démocratiques et nient l’existence d’une quelconque autorité interprétative ; l’opinion ignorante du premier quidam venu vaut autant que la connaissance du savant. Cette attitude explique d’ailleurs leur tendance au schisme : il n’y a plus de source commune à laquelle les hommes puissent aller chercher des croyances communes.3 Il est donc légitime de quitter son Église pour en créer une nouvelle au premier désaccord théologique venu. Cette vision des choses est également nocive d’un point de vue social, les tendances démocratiques et égalitaires étant un déni de réalité pur et simple car il est d’une évidence douloureuse que les hommes ne sont pas égaux.

Cependant, la véritable faiblesse de la sola scriptura apparaît lorsque l’on se confronte aux apocryphes. La Bible n’est pas un seul livre mais une compilation de plusieurs dizaines de textes, ayant été écrits par des personnes différentes à des dates différentes, mais en plus des textes qui ont effectivement été retenus, il existe un certain nombre de candidats qui ont été rejetés. Qu’est-ce qui permet d’affirmer qu’il est légitime d’inclure l’évangile selon St Jean dans la Bible, mais pas celui selon St Thomas, voire l’évangile de Judas ?4

Cette question dépasse le cadre de la spéculation théorique : dès le début, les protestants ont remis en cause le canon biblique établi, notamment en rejetant les « deutérocanoniques », faisant ainsi passer le nombre de livres dans la Bible occidentale de 72 à 66, nombre hautement symbolique qui aurait pu leur mettre la puce à l’oreille si Luther n’avait pas également essayé de rejeter l’Apocalypse de Jean. Encore aujourd'hui, ces querelles continuent ; pour ne citer qu’un seul exemple, les Témoins de Jéhovah ont fait supprimer l’épisode de la femme adultère de leur version de la Bible.5

La justification traditionnelle est tout à fait raisonnable : Jésus a transmis un enseignement à ses apôtres, qui l’ont transmis à leurs disciples, qui l’ont eux-mêmes transmis, etc., et c’est à partir de ce « dépôt de la foi » véhiculé oralement dans les premières communautés chrétiennes que celles-ci ont fait le tri entre les livres canoniques et les apocryphes. C’est un raisonnement tout à fait classique pour peu que l’on accorde de la valeur au témoignage de ces gens. Cette confiance elle-même se justifie par le fait qu’ils aient été choisis par les apôtres et qu’ils prenaient leur foi suffisamment au sérieux pour s’exposer à d’importants risques de persécutions. De plus, cette attitude est en accord avec la Bible elle-même, puisque Paul dit très explicitement aux Chrétiens « demeurez fermes et gardez les enseignements que vous avez reçus, soit de vive voix, soit par notre lettre »6 ; la doctrine selon laquelle la Bible est la seule source valable d’enseignements est donc contredite par la Bible elle-même.7

En revanche, dans la perspective de la sola scriptura, on ne connaît Jésus que grâce à la Bible et on juge la tradition orale à partir de celle-ci. Mais auquel cas, qu’est-ce qui fonde la Bible ? On tombe dans un raisonnement circulaire. La Bible est la parole divine. Comment le sait-on ? Parce que c’est écrit dans la Bible. Pourquoi la croire sur parole ? Parce qu’elle est infaillible. Pourquoi ? Parce qu’elle est la parole divine. La sola scriptura peut sembler crédible à un chrétien qui considère déjà la Bible comme infaillible et divinement révélée mais elle devient intenable lorsqu’il s’agit de fonder cette infaillibilité.

Pour résumer, le protestant est un homme qui croit qu’il est plus qualifié que les premiers chrétiens pour interpréter le message de Jésus parce qu’il a une Bible qu’ils ont écrite et compilée pour lui.

1. Une brochure sur l’importance historique et théorique de l’oralité est prévue. Développer ce point ici nous ferait trop dévier de notre sujet.

2. Il est à noter que la plupart des arguments athées contre le Christianisme se reposent implicitement sur la sola scriptura, critiquant des passages de la Bible sans se référer aux interprétations traditionnelles.

3. Cela dit, si la Bible était réellement ce qu’ils prétendent qu’elle est, elle pourrait être cette source commune. Le fait qu’autant de dénominations avec des croyances contradictoires se basent sur le même texte est une preuve supplémentaire que la lecture dudit texte n’est pas suffisante. Néhémie 8:7 et II Chroniques 17:8–9 disent la même chose en montrant des prêtres aider le peuple à comprendre les Écritures. Il est à noter que c’est vrai pour tous les textes : on rencontre les mêmes difficultés avec l’interprétation de la constitution des États-Unis d’Amérique, par exemple. Ce n’est pas propre à la Bible.

4. D’ailleurs, on peut remarquer que les textes reconnus par les protestants contiennent des références à des livres qu’ils ne reconnaissent pas. Par exemple, Jude 1:14–15 cite Hénoch 60:8. Si l’on considère que la Bible est l’autorité suprême et que les passages de la Bible s’expliquent entre eux, ne faudrait-il pas en conclure que le livre d’Hénoch doit être considéré comme canonique ?

5. Ce genre de remise en question permanente de la légitimité traditionnelle n’offre pas une base suffisamment stable et solide pour entreprendre le moindre cheminement spirituel. On ne peut pas avancer lorsque l’on se perd en discussions préliminaires sur les fondamentaux. Nous avons connu un chrétien qui ne reconnaissait pas la validité de l’évangile de Jean et se basait uniquement sur les synoptiques, suite à la lecture de « critiques ». Sans surprise, il finit par quitter complètement le Christianisme quelques mois plus tard.

6. II Thessaloniciens 2:15

7. D’ailleurs, on peut noter que les auteurs du Nouveau Testament eux-mêmes se reposaient sur la tradition orale. Par exemple, en II Timothée 3:8, les sorciers de Pharaon qui s’opposèrent à Moïse sont nommés Jannès et Jambrès, noms qui n’apparaissent nul part dans l’Ancien Testament mais étaient connus dans la tradition juive. On trouve d’autres références à la tradition orale juive en Mattieu 2:23, Matthieu 23:2–3 et I Corinthiens 10:4.

Chapitre 2 : Sola fide

Le deuxième pilier du protestantisme est que le salut vient de la foi seule (sola fide) et non des bonnes œuvres, ce qui s’oppose à la doctrine traditionnelle selon laquelle les deux sont nécessaires. Son caractère dangereusement antisocial saute aux yeux ; il est évident qu’enseigner aux gens que la foi seule sauve ne peut que les mener à ne faire aucun effort sur leur comportement sous prétexte qu’ils sont déjà sauvés.8 Cependant, Martin Luther considérait que c’était là le cœur du Christianisme, comme le montrent les citations suivantes :

« Ce rocher unique et solide, que nous appelons la doctrine de la justification, est le premier article de toute la doctrine chrétienne » — Martin Luther, Commentaires sur Galatiens

« Si cet article tient bon, l’Église tient bon ; s’il chute, l’Église chute. » — Martin Luther, In Quindecim Psalmos Graduum Commentarii

S’il s’agit effectivement du cœur du Christianisme, alors la Bible est un très mauvais professeur puisque les Chrétiens ont mis 1 500 ans avant de le découvrir.9 C’est sans doute lié au fait que le seul et unique passage de la Bible dans lequel on trouve l’expression « la foi seule » est le suivant :

« Vous voyez que l’homme est justifié par les œuvres, et non par la foi seulement. » — Jacques 2:24

On voit donc que le seul passage qui utilise cette expression le fait pour attaquer, comme par anticipation et de manière on ne peut plus explicite, la doctrine protestante.10 Qu’en dit Martin Luther ?

« Par conséquent l’épître de St Jacques n’est qu’un épître de paille en comparaison des autres, car il ne contient rien de même nature que l’Évangile. » — Luther’s Works, t. 35, p. 362

« L’épître de Jacques nous cause bien des problèmes car les papistes le suivent à l’exclusion de tout le reste. […] Par conséquent, s’ils n’admettent pas mon interprétation, je le jetterai également à la poubelle. J’ai presque envie de jeter Jaquou à la cheminée, comme l’a fait le prêtre de Kalenberg. » — Luther’s Works, t. 34, p. 317

« Cette école [Wittenburg] devrait se débarrasser de l’épître de Jacques, car il ne contient rien d’intéressant. Il ne parle jamais du Christ, à part au début. Je maintiens qu’il a été écrit par un Juif qui avait sans doute entendu parler des Chrétiens mais sans jamais en rencontrer. Comme il avait entendu dire que les Chrétiens donnaient une grande importance à la foi, il s’est dit "Attendez un instant ! Je vais m’y opposer et défendre le salut par les œuvres seules." Et c’est ce qu’il fit. » — Luther’s Works, t. 54, p. 424

Nous retombons sur les problèmes de la section précédente, à savoir que les protestants ne peuvent pas réellement déterminer quels textes appartiennent ou non à la Bible. Ici, Martin Luther, qui pourtant prétendait soumettre humblement ses positions théologiques à l’Écriture, est prêt à déclarer un épître apocryphe car il ne va pas dans son sens.

Dans ces circonstances, on peut se demander quelle justification biblique a pu être avancée par les protestants. La voici :

« Car nous tenons pour certain que l’homme est justifié par la foi, à l’exclusion des œuvres de la Loi. » — Romains 3:28

Bien que ce soit le verset qui soit le plus proche de la position luthérienne, il lui manque le mot « seule » avant « par la foi ». Dans sa traduction allemande, Martin Luther a ajouté le mot manquant pour faire comme si ses théories avaient un fondement biblique. Lorsque cela le lui fut reproché, il répondit en ces termes :

« Si votre papiste veut faire tout un plat du mot sola, dites-lui ceci : "Le Dr Martin Luther en a décidé ainsi, et il dit qu’il n’y a pas de différence entre un papiste et un âne." » — Martin Luther, Lettre ouverte sur la traduction

Le problème est que Paul ne parle pas ici des bonnes œuvres en général mais uniquement de celles de la Loi, c’est-à-dire de la Loi juive.11 C’est quelque chose d’absolument clair dans le contexte, puisqu’il enchaîne sur un passage où il demande si Dieu n’est que le Dieu des Juifs, puis sur la circoncision. Or, le Christianisme traditionnel considère déjà que les œuvres de la Loi n’ont pas de valeur surnaturelle pour les Chrétiens, d’où le fait qu’il autorise de manger du porc ou des crevettes. Cependant, cela ne signifie pas que seule la foi sauve. On peut d’ailleurs noter que Paul lui-même dit explicitement l’inverse :

« Maintenant, ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande des trois est la charité. » — I Corinthiens 13:13

Si la charité est plus haute que la foi, comment est-ce que le salut pourrait procéder de la foi seule ?

« 9. Oui, tribulation et angoisse sur tout homme qui fait le mal […] 10. gloire, honneur et paix pour quiconque fait le bien » — Romains 2:9–10

Il existe de très nombreux passages du même genre, qui promettent une récompense aux bons et une punition aux méchants.12

On peut donc considérer que la doctrine de la foi seule, bien que promue par les mêmes personnes qui promeuvent l’Écriture seule, est en réalité en contradiction directe avec l’Écriture.

8. Les premiers protestants enseignaient que les œuvres sont la manifestation extérieure de la foi et donc qu’une personne qui se comporterait mal ne serait pas sauvée car il lui manquerait la foi. Ce n’est donc pas nécessairement une doctrine antisociale, bien qu’il ne soit aucunement surprenant qu’elle ait fini par être prise dans son sens simple, sans tous ces détails techniques qui portent à confusion.

9. Certains apologètes protestants disent que les Pères de l’Église enseignaient la doctrine sola fide. Les réfuter demanderait de rentrer dans des considérations techniques qui dépassent le cadre du présent texte, mais il va sans dire que nous considérons que leur interprétation des passages en question laisse à désirer.

10. L’ensemble du passage, du verset 14 au verset 26, parle de cela.

11. « Loi » est une traduction classique du terme « Torah », qui désigne les cinq livres de Moïse, c’est-à-dire le Pentateuque, ainsi que leur contenu, c’est-à-dire la loi mosaïque. C’est notamment la traduction utilisée dans la Septante, traduction grecque de la Bible utilisée par Paul, qui rend « Torah » par « nomos », terme utilisé dans le verset dont il est question.

12. Les Protestants répondent à ces passages en disant que les œuvres sont le résultat de la foi mais n’apportent pas le salut en elles-mêmes, une hypothèse qui serait intéressante s’il y avait le moindre verset biblique pour la soutenir.

Chapitre 3 : Sola gratia

Le troisième pilier du protestantisme est que le salut humain s’obtient uniquement par la grâce divine (sola gratia), qui est un don gratuit de Dieu, sans que les efforts humains n’aient le moindre impact. Cette position s’oppose au Christianisme traditionnel, qui est que tout le monde reçoit la grâce mais garde la liberté de coopérer ou non avec cette grâce ; le salut est donc obtenu par une synergie entre l’homme et la grâce.13 En revanche, du point de vue protestant, si certains coopèrent avec la grâce, c’est déjà du fait de cette grâce, c’est déjà parce que Dieu a décidé qu’ils iraient au paradis.

La Bible nous indique très clairement, et à de nombreuses reprises, que certains iront au paradis et d’autres non. Si tel est le cas, et que le salut n’est déterminé que par la grâce, alors celle-ci a quelque chose d’accidentel14, pour ne pas dire d’anormal. Certains reçoivent la grâce et pas d’autres, ce n’est pas quelque chose d’intrinsèque à la condition humaine, c’est plutôt comme être droitier ou gaucher. L’homme en tant qu’homme n’a pas de fin surnaturelle, la spiritualité n’est pas dans son essence, elle est comme surajoutée par une intervention divine. Il y a les élus et il y a les autres, qui n’auront pas leur part aux bienfaits spirituels, mais qui, pour autant, peuvent avoir tout ce à quoi ils peuvent prétendre en tant que simples hommes.

Par exemple, il est dans l’essence d’un triangle d’avoir trois côtés, mais cette essence ne dit rien sur sa couleur. Il peut aussi bien être noir, blanc ou rouge. On dit alors que c’est "accidentel". De même, le Christianisme traditionnel considère qu’il est dans l’essence de l’homme, de tous les hommes, d’avoir un potentiel spirituel. Cela fait partie de sa "définition", alors que la doctrine de la grâce seule affirme le contraire. Il y a des gens qui auraient un potentiel spirituel et d’autres qui n’en auraient pas, tout comme il y a des droitiers et des gauchers.15

Cela a pour conséquence directe que Jésus ne s’est pas sacrifié pour tous les hommes, pour permettre à l’humanité entière de prétendre au salut, mais seulement pour les élus, ceux qui ont reçu arbitrairement la grâce. Bien que l’on voit spontanément cela comme une conclusion déplaisante et indésirable, ce n’était pas le cas des premiers protestants. En effet, elle permet de résoudre un paradoxe apparent : comment se peut-il qu’une personne finisse en enfer si un dieu tout-puissant s’est sacrifié pour éviter ça ? L’idée qu’il n’ait pas réellement essayé permet de résoudre cette difficulté, mais le prix est d’élever au rang de principe de foi la thèse selon laquelle Dieu n’a donné son fils qu’aux bons chrétiens, et qu’au fond, si une personne finit en Enfer, c’est que Dieu ne l’a jamais aimé. « Dieu n’est pas né pour toi, il est né pour moi » dit le protestant.16

Cela dit, il convient de rappeler que la majorité des groupes protestants n’adhèrent pas à la sola gratia. Elle est surtout défendue par les calvinistes17, auxquels les autres protestants reprochent de croire en la « prédestination », estimant qu’il s’agit là d’une doctrine profondément injuste. Même ceux qui affirment le salut par la grâce seule le font avec une compréhension très superficielle de ce point, ne le voyant que comme une réaffirmation du (pseudo-)principe précédent, selon lequel les œuvres n’ont aucun impact sur le salut.18

Il ne faut pas croire que l’on pourrait sortir de ce cul-de-sac en disant qu’il faut avoir la foi pour obtenir la grâce car cela revient à transformer la foi en œuvre : le protestant est censé avoir la foi parce qu’il a été sauvé, pas pour être sauvé.

Comme pour les points précédents, la sola gratia n’est pas seulement contredite par la raison mais aussi par l’Écriture elle-même, qui dit à plusieurs reprises qu’il faut s’approcher de Dieu pour qu’il s’approche de nous (Jérémie 29:13, Zacharie 1:3, Jacques 4:8), et les fidèles sont souvent décrits comme coopération avec Dieu (Marc 16:20, I Corinthiens 3:9, I Corinthiens 16:16, II Corinthiens 6:1, Jacques 2:22). Tout cela indique qu’il y a une synergie entre l’homme et la grâce.

13. Le terme technique désignant la position traditionnelle est « synergisme », et pour la protestante, « monergisme ». Celui-ci se compose de "mono-" et de "énergie" pour signifier qu’il y a une seule énergie d’active dans le salut, l’énergie divine. Il est à noter qu’il existe un important site calviniste du nom de monergism.com.

14. Nous utilisons ce terme dans le sens technique qu’il a en métaphysique.

15. Il y a aussi une forme de prédestination dans le Christianisme traditionnel mais sa forme est très différente à cause de cette divergence fondamentale. Ce n’est pas juste une question de savoir si le libre-arbitre existe ou non, car même si l’on considère qu’il n’existe pas, la tension demeure. Est-ce que la damnation est tolérée par Dieu comme un mal nécessaire, au même titre que la maladie par exemple, ou est-ce qu’elle est activement voulue par lui car elle est bonne en soi ? C’est en ce sens qu’il faut interpréter Romains 8:28–30.

16. C’est ainsi que l’on en arrive aux tristement célèbres pancartes "God hates fags" (Dieu déteste les pédés) : ils pèchent parce qu’ils n’ont pas reçu sa grâce. Il faut noter que Dieu ne les déteste pas parce qu’ils sont "pédés", mais au contraire, que c’est parce qu’il les déteste qu’il en a fait des "pédés".

17. Signe d’à quel point ils prennent le monergisme au sérieux, les calvinistes ont développé plusieurs écoles différentes sur la question : l’infralapsarianisme et le supralapsarianisme. Cela dit, les différences entre ces écoles ne sont pas de nature à avoir un impact sur notre propos. Notons que l’infralapsarianisme évite les problèmes que nous citons et est en réalité assez proche de la théologie classique, même si auquel cas, on peut douter de l’utilité de présenter la sola gratia comme une doctrine distincte, d’autant que cela reviendrait à formuler la même idée de manière moins claire.

18. Cette superficialité saute aux yeux lorsque l’on rappelle que Martin Luther lui-même insistait beaucoup plus sur la prédestination que ne le faisait Jean Calvin.

Chapitre 4 : Solus Christus

La doctrine solus Christus dit que le salut passe uniquement par le Christ. Le Christianisme traditionnel considère que le Christ a instauré une institution concrète et objective, l’Église, en donnant des pouvoirs à ses apôtres, qui les ont eux-mêmes transmis à leurs successeurs, les évêques. Ces pouvoirs leur permettent de faire des rites ayant une efficacité propre, les sacrements, qui véhiculent une grâce particulière, essentielle dans l’économie chrétienne du salut. Pour résumer, le Christianisme traditionnel dit que le salut vient du Christ à travers l’Église, alors que le protestantisme retire la deuxième partie et propose au contraire qu’il s’agit d’une relation reliant directement les individus au Christ, sans nécessiter ni rites ni intermédiaires.

Or, l’accès direct à Dieu est généralement impossible. « Nul ne peut voir Dieu sans mourir » dit Exode 33:20.19 Même Moïse, le plus grand prophète de l’Ancien Testament, n’a pas pu voir Dieu directement. C’est pour cela que toutes les traditions authentiques contiennent des rites, des sacrements, des intermédiaires et des hiérarchies, qui sont les maillons nécessaires pour relier l’homme et Dieu. La transmission de la grâce, du haut vers le bas, ne peut procéder qu’ainsi, non pas parce que Dieu n’est pas assez puissant pour s’en passer, mais bien parce que l’homme de la Chute, avec toutes ses limitations, a besoin de formes adaptées à sa condition.

La tradition a toujours affirmé que le monde spirituel et le monde matériel sont reliés dans une structure hiérarchique : c’est là ce que l’on appelle la Grande Chaîne de l’Être, que l’on trouve aussi bien dans la philosophique antique que dans celle du Moyen Âge, chrétien comme juif ou musulman. L’Être descend à travers divers degrés sans rupture, et l’ascension d’un être particulier doit suivre le même chemin.

La doctrine solus Christus détruit cette hiérarchie dans le domaine religieux. Cela mène inévitablement à une sorte d’égalitarisme, à un nivellement par le bas, à la dissolution des aspects collectifs et initiatiques de la tradition en faveur de l’interprétation personnelle et de l’expérience subjective. Cette doctrine encourage donc la dissolution des structures traditionnelles et l’individualisation, pour ne pas dire l’atomisation, de la vie spirituelle. Le salut ne dépend plus de la participation de chacun aux structures objectives et collectives de la tradition mais découle d’un subjectivisme radical.20 Elle ouvre la voie à d’autres déviations modernes dans l’ordre spirituel et social. Cette désintégration individualiste a certes commencé dans le domaine religieux, mais elle ne s’y est pas cantonnée, se prolongeant ensuite dans tous les domaines : moral, social, politique, etc. Toutes les structures qui autrefois se basaient sur des principes supérieurs, comme le gouvernement, la loi, la famille, les métiers, jusqu’à l’idée même de vérité, a progressivement été érodée et remplacée par des institutions basées sur l’individualisme.

Comme pour les solae précédentes, on peut noter que l’Écriture la contredit. Jean 3:5 affirme la nécessité du baptême comme rite objectif et ayant sa propre efficace, qui n’est pas juste "symbolique" mais bien essentielle. Luc 22:19 montre le Christ instituant l’eucharistie comme rite à répéter qui a une fonction liturgique, réalisé par les prêtres qu’il a nommés. De même, Jean 6:53–56 affirme que l’eucharistie est réelle et vivifiante et non un acte uniquement mémoriel ou symbolique. Jacques 5:14–15 présente le sacrement de l’extrême-onction avec un effet spirituel clair : la prière "sauve le malade".

La Bible présente également l’Église comme n’étant pas seulement la collectivité des croyants mais bien une structure concrète et objective instituée par le Christ, dont la hiérarchie reproduit et prolonge celle du ciel, composée de prêtres ayant reçu un pouvoir réel et une autorisation surnaturelle pour administrer des rites sacrés. Jean 20:21–23 montre clairement le Christ donner l’autorité spirituelle aux apôtres d’absoudre ou non les péchés. Actes 6:5–6 montre l’apposition des mains pour ordonner les premiers diacres, ce qui constitue un rite de transmission de la grâce propre au clergé. II Timothée 1:6 continue sur ce thème, St Paul y affirmant que St Timothée a reçu un don spirituel par une transmission spirituelle de ce type, et pas seulement par sa foi intérieure. En Tite 1:5, il ordonne la mise en place de la succession apostolique, qui permet d’établir une communauté d’évêques remontant aux apôtres par des lignées de transmissions ininterrompues. Matthieu 16:18–19 établit que St Pierre a reçu une autorité visible, les « clés » et les « liens » y étant des pouvoirs juridiques et spirituels. I Corinthiens 4:1 dit que les apôtres et leurs successeurs ne se contentent pas de prêcher mais sont les intendants des mystères sacrés (sacramenta en latin). I Timothée 3:1–13 parle de la nomination des évêques et des diacres, montrant que le clergé est structuré, formel et essentiel. I Corinthiens 12:27–28 présente l’Église comme le corps mystique du Christ, structuré de manière hiérarchique ; il n’agit pas indépendamment d’elle mais au travers elle. Éphésiens 4:11–13 implique que la grâce du Christ est distribuée dans les offices et les rôles de cette hiérarchie, au lieu d’agir de manière complètement indépendante.

19. Voir aussi Exode 20:18–19, où le peuple dit la même chose, Juges 13:22, où la vision d’un ange provoque une terreur du même ordre, Isaïe 6:5, où le prophète du même nom n’est sauvé des effets de la vision directe de Dieu que par l’intervention d’un ange, ou encore Actes 9:3–9, où Paul est physiquement aveuglé par la vision du Christ au point de devoir être soigné par ses disciples.

20. Aucune tradition authentique n’a jamais soutenu l’idée que le salut puisse être obtenu par l’individu en toute autonomie, sans l’aide des formes établies par un prophète. Il y a certes quelques cas exceptionnels, comme le bon larron, mais ce qui est exceptionnel est par définition en dehors de la voie « normale » s’appliquant au plus grand nombre. La norme, que l’on retrouve dans toutes les civilisations orthodoxes, est que la réalisation spirituelle passe par une chaîne de transmission, préservée et protégée par des institutions qui sont elles-mêmes le reflet de la hiérarchie cosmique.

Chapitre 5 : Soli Deo gloria

Les Églises traditionnelles pratiquent le culte des anges et des saints. On peut citer les fêtes de la Saint-Jean, Saint-Patrick, ou encore Saint-Michel, ainsi que la vénération particulière dont est entourée la Vierge Marie. À cela s’oppose la doctrine dite soli Deo gloria, selon laquelle la gloire revient à Dieu seul, et ne peut donc pas être attribuée à de simples créatures comme les saints ou les anges, ni d’ailleurs les rois et les héros.

Si ce n’était que cela, il suffirait de pointer du doigt que la Bible nous dit à de nombreuses reprises d’honorer et d’imiter les saints et les patriarches : Hébreux 6:12, Hébreux 13:7, I Corinthiens 11:1, Philippiens 3:17, Siracide 44:121, Psaumes 16:3. Ces versets affirment clairement que ce ne sont pas juste des personnages historiques mais des exemples à imiter, qui reflètent la vie du Christ. La possibilité d’obtenir de l’aide par l’intercession des saints ou des anges auprès de Dieu est également présentée de manière explicite : Psaumes 91:11, Apocalypse 5:8, Apocalypse 8:3–4. La notion d’anges gardiens, qui est liée à cette idée, est également mentionnée en Matthieu 18:10 et Actes 12:15.

Cependant, on considère souvent22 que cette doctrine est le cœur battant du Protestantisme, et elle peut effectivement être reliée aux quatre autres solae. La source de la foi doit être l’Écriture seule car laisser un rôle au clergé reviendrait à donner un rôle aux hommes. La source du salut doit être la foi, la grâce et le Christ sans incorporer les œuvres, la volonté et les sacrements pour la même raison. En raison de son importance philosophique, une réponse plus approfondie s’impose.

Comme pour les autres points, l’erreur centrale est une fausse dichotomie : les Protestants présentent Dieu et sa création comme existant dans une forme de rivalité, de compétition, comme si la gloire accordée à la création était soustraite à celle de Dieu par on ne sait quel artifice. C’est là le signe d’une pensée dualiste, étrangère à la métaphysique authentique. En vérité, les créatures ne sont glorifiées que par leur degré de proximité avec le divin, et de participation avec celui-ci. La richesse du cosmos ne diminue aucunement Dieu mais reflète et réfracte son infinie perfection. Tout comme la lumière du soleil ne cesse pas d’être sa lumière quand elle se reflète sur mille rivières, de même la gloire de Dieu ne cesse pas d’être la sienne quand elle se manifeste au travers des saints, des hiérarchies angéliques et des institutions sacrées établies pour offrir aux hommes les moyens concrets de la réalisation spirituelle.

En voulant défendre le monopole de Dieu, les Protestants en viennent à saper les fondements de la hiérarchie de l’Être au travers de laquelle cette gloire s’objective et se manifeste concrètement. Cela revient à réduire Dieu à une abstraction et à laisser l’homme isolé dans a propre subjectivité, coupé des courants vivants au travers desquels la grâce descend de manière ordinaire. La religion n’est pas qu’un ensemble de doctrines philosophiques et morales, elle est aussi une technologie spirituelle visant à faire le lien entre le monde spirituel et le monde des hommes, ce qui demande des moyens techniques pour faire descendre la grâce.

Le Christianisme tire ses origines dans la philosophie gréco-romaine et le Judaïsme. Or, tous deux indiquent qu’il y a une descente progressive des énergies divines. Chez les Européens, il y a le « mille-feuille néoplatonicien », les sphères célestes, que l’on trouve par exemple dans le fameux Rêve de Scipion de Cicéron. Chez les Juifs, il correspond à l’Arbre de Vie de la Kabbale, qui décrit la solidification progressive de la « lumière » divine au travers de dix sphères consécutives. Les deux racines du Christianisme contenant cette idée, il est normal qu’il la contienne lui aussi, par exemple via la distinction de l’essence et des énergies divines dans l’Orthodoxie.

Le monde et Dieu ne sont pas deux réalités distinctes et opposées comme dans un dualisme : le cosmos est un grand spectre allant de la lumière pure de Dieu jusqu’aux ténèbres de la hylé, dont nous représentons un élément parmi d’autres. D’ailleurs, c’est à cette idée que les Protestants eux-mêmes font référence en répondant au problème du mal en disant que le mal n’a pas d’existence positive mais n’est que l’absence du bien, tout comme l’obscurité est absence de lumière, ou le froid absence de chaleur. Cela nous renvoie à l’éthique traditionnelle : le mal étant absence de bien, les êtres que nous honorons, comme les anges et les saints, sont emplis de bien, ce qui est la seule façon d’avoir peu de mal en eux. Ainsi, en leur rendant hommage, c’est en réalité Dieu que l’on honore, car c’est sa lumière qui surabonde en eux.

Pour utiliser une métaphore mathématique, les Protestants accusent les Églises traditionnelles de répartir la gloire entre l’homme et Dieu en 50–50, alors qu’ils préféreraient 0–100. En vérité, le point de vue des Églises traditionnelles est plutôt que la répartition est de l’ordre de 80–100, car toute le mérite de l’homme est en vérité le mérite de Dieu.

21. Les protestants ne reconnaissent pas le Siracide comme canonique, mais c’est loin d’être le seul livre que nous citons.

22. Par exemple, le professeur de théologie David VanDrunen le dit dans son livre de 2015, God's Glory Alone: The Majestic Heart of Christian Faith and Life.

Conclusion

L’ambition du présent texte est d’expliciter les grandes lignes de l’opposition traditionnelle — et biblique — aux cinq solae du Protestantisme. C’est nécessairement un résumé : depuis le temps que les querelles relatives à la Réforme ont commencé, beaucoup d’encre a coulé des deux côtés de la controverse. Des livres entiers ont été dédiés à chacune d’entre elles, avec de nombreux arguments dans les deux sens, et traiter de la controverse de manière exhaustive aurait pris un temps certain. Cependant, nous avons espoir que le présent texte soit suffisant ; si les arguments les plus puissants ne convainquent pas, le traitement minutieux des arguments secondaires n’y changera sans doute rien. De toute façon, nous cherchons plus à expliquer pourquoi le Protestantisme a donné de mauvais fruits qu’à argumenter contre lui.

Le cœur de notre propos est que les cinq solae sont des variations sur une même erreur de base : prendre des choses qui fonctionnent en synergie et les mettre en opposition. C’est un peu comme si, face à une voiture, on se demandait si c’est le moteur ou les roues qui la font avancer, pour en arriver à la conclusion que c’est « le moteur seul » et que les roues sont donc négligeables. De la même manière, les protestants mettent en opposition l’Écriture et la Tradition, la foi et les œuvres, la grâce et la volonté humaine, le Christ et les sacrements, Dieu et les saints, alors qu’à chaque fois, la vérité est qu’il y a synergie. C’est une sorte de vision dualiste, où il y aurait Dieu d’un côté et le monde d’un autre, et qu’ils seraient en concurrence. Tout ce que l’on accorderait au monde serait comme soustrait à Dieu.

Cela dit, il faut garder à l’esprit que les protestants forment un ensemble très divers. Seule la doctrine de la sola scriptura est partagée de tous alors que les autres dépendent des congrégations, et sa fausseté manifeste suffit à montrer qu’il y a un problème avec le Protestantisme dans son ensemble. De plus, comme il n’y a pas d’autorité centrale, les interprétations abondent et certaines sont relativement orthodoxes, comme l’interprétation infralapsarienne de la sola gratia. Cependant, elles restent des formulations moins intuitives que celles de l’Église catholique. Par exemple, si l’on enseigne que le salut passe par la foi seule mais que ceux qui n’ont pas les œuvres n’ont pas la foi, cela revient à dire qu’en pratique, les œuvres sont nécessaires au salut. Auquel cas, autant le dire directement au lieu de mettre en avant une doctrine dont le sens simple en est l’exact inverse.

Le Protestantisme souffre donc d’une mauvaise philosophie, peu claire, qui n’arrange rien au fait qu’il ait rejeté la technologie spirituelle des Églises traditionnelles, ce qui le coupe d’une partie de la grâce. Il reste préférable au matérialisme athée, mais n’en demeure pas moins une forme déviante et inférieure de Christianisme. Aux Protestants, nous conseillons de se convertir à l’Orthodoxie, forme la plus solide du Christianisme apostolique aujourd'hui.